Global North PayUP : Les fondements patriarcaux de l’extraction des richesses, de la colonisation et de la dégradation de l’environnement

Les pays du Nord doivent payer pour des générations de richesses accaparées par des hommes blancs en position de pouvoir par le biais de la colonisation, de l'extractivisme et de l'écocide. Il est temps de payer.

Un article d’opinion du groupe de travail sur la justice climatique et environnementale de l’Alliance MenEngage, basé sur et soutenant la campagne PayUp for Climate Finance dans la perspective de la COP29, du G20 et du Sommet du Futur.

La croissance économique des pays du Nord s’est construite sur les combustibles fossiles et sur une vision européenne et patriarcale du droit de l’homme à dominer et à extraire la nature et les autres peuples. Pendant des siècles, cette vision du monde a placé les hommes blancs au sommet d’une hiérarchie sur les autres peuples et la nature. Il s’agit d’une hiérarchie de pouvoir qui, malgré les progrès réalisés en matière d’égalité, perdure encore aujourd’hui.

Des recherches menées par des économistes écologistes, qui dressent un tableau des flux de main-d’œuvre dans l’économie mondiale pour 2021, notent avec amertume que « alors que les travailleurs du Sud contribuent à 90 % du travail qui alimente l’économie mondiale, ils ne reçoivent que 21 % du revenu mondial. » Traduit en termes monétaires pour 2021 seulement, « la valeur salariale de cette main-d’œuvre nette-appropriée était équivalente à 16,9 [18,84] trillions d’euros aux prix du Nord, en tenant compte du niveau de compétence. »

Cette forme de pouvoir profondément injuste a enrichi quelques pays que nous appelons aujourd’hui le « Nord global », tout en condamnant d’autres nations, d’autres peuples et d’autres lieux à la pauvreté, au déplacement, à l’aggravation de la dette et à la faim provoqués par le climat.

Encore une fois, cette inégalité se manifeste aujourd’hui par le fait que les 22 hommes les plus riches du monde possèdent plus de richesses que toutes les femmes d’Afrique, et que les idées sur les masculinités continuent à placer le fait d' »être un homme » en contradiction avec la justice climatique et le bien-être environnemental.

Il est temps que les dirigeants mondiaux, et en particulier les hommes en position de pouvoir, reconnaissent les liens profondément ancrés entre la masculinité, le patriarcat et la crise climatique, et prennent des mesures audacieuses pour mettre l’humanité sur la voie de la justice climatique.

Sous la bannière de la campagne PayUp, un large éventail de groupes de la société civile, allant des syndicats aux organisations de femmes et de genre, en passant par les réseaux de jeunes et de lutte contre le changement climatique, demandent au Nord d’éponger la dette climatique due au Sud.

Lors des prochaines négociations climatiques de la COP29 des Nations Unies à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre 2024, le financement du climat devrait être la pomme de terre brûlante. Alors qu’il est largement reconnu que les promesses non tenues des pays développés en matière d’action climatique et de financement du climat poussent la planète au bord du gouffre, nous nous joignons à d’autres organisations féministes et acteurs de la société civile pour appeler les pays riches à PayUp (payer).

Nous avons besoin de billions et non de milliards. Il est temps de passer à l’action.

Lisez le Climate Finance Escalations Campaign 2024 Background Paper pour savoir pourquoi nous devons intensifier nos efforts cette année et pourquoi il est possible de demander 5 000 milliards de dollars par an. Pour en savoir plus sur le camping PayUp, consultez sa page Q&A.

Cet article d’opinion est basé sur un article de la campagne PayUp for Climate Finance, édité par le groupe de travail sur la justice climatique et environnementale de MenEngage Alliance.