Un nouveau rapport présente des pratiques prometteuses pour éclairer les politiques étrangères féministes.

Un nouveau rapport du Global Public Policy Institute met en lumière des pratiques prometteuses pour la promotion d'une politique étrangère féministe. Une série d'exemples issus de la société civile ont été mis en exergue dans le rapport, notamment les approches de l'Alliance MenEngage en matière de création de réseaux.

Construire la paix, à la manière de la politique étrangère féministe : Good Practices » est un rapport destiné à informer les stratégies de financement des gouvernements et des donateurs qui ont adopté une politique étrangère féministe – en particulier dans le domaine de la construction de la paix. Le rapport prend des exemples pratiques de différents acteurs de la justice sociale « dans lesquels au moins certains principes d’une politique étrangère féministe inclusive ont été mis en œuvre ».

Le rapport s’appuie sur les expériences des fonds, des réseaux et des initiatives féministes pour partager les leçons à tirer d’une politique étrangère féministe à l’échelle mondiale. Le travail de l’Alliance MenEngage a été inclus comme exemple de bonne pratique aux côtés d’autres initiatives, réseaux et fonds de justice sociale.

Building Peace

Niklas Balbon, chercheur associé au Global Public Policy Institute, a déclaré : « L’étude présente des principes et des exemples concrets d’approches féministes de la stabilisation, de la consolidation de la paix et de la prévention des crises. Ces exemples montrent comment une politique étrangère féministe peut avoir un impact positif sur la consolidation de la paix en donnant du pouvoir et des ressources aux acteurs locaux qui exigent des approches politiques, transformatrices et inclusives. Nous pensons qu’il est essentiel de souligner que la transformation des masculinités est un élément vital de ce travail, au même titre que le financement des organisations de défense des droits des femmes, des femmes qui construisent la paix et des jeunes activistes féministes dans les situations de crise.

Le rapport affirme que, bien qu’il existe de nombreux exemples de « bonnes pratiques », les donateurs doivent repenser leurs mécanismes de financement pour devenir de meilleurs bailleurs de fonds féministes. Nous incluons également une série de recommandations que les donateurs devraient mettre en œuvre afin de redistribuer leurs ressources et de donner aux groupes marginalisés et à leurs représentants un plus grand pouvoir d’élaboration des programmes et de prise de décision ».

Recommendations

Le rapport formule un certain nombre de recommandations de bonnes pratiques en matière de politique étrangère féministe. Vous pouvez approfondir chacun des points ci-dessous dans le rapport.

Que faire (et avec qui)

  1. Mettre l’accent (et financer) les efforts qui renforcent l’autonomie des groupes marginalisés en travaillant avec des partenaires locaux, si possible dirigés par des membres des groupes que ces efforts visent à renforcer.
  2. Concevoir (et financer) des efforts spécifiques pour analyser les structures d’exclusion et intégrer des contre-mesures dans la conception des projets.

Comment financer

  1. Tirer parti des réseaux féministes en tant qu’intermédiaires pour permettre l’octroi de subventions à de petites organisations partenaires.
  2. Fournir un financement de base ou institutionnel aux partenaires de mise en œuvre.
  3. Permettre et encourager les partenaires à utiliser les fonds du projet pour construire et favoriser l’apprentissage et l’échange.
  4. Garantir des mécanismes de financement souples, capables de s’adapter rapidement à l’évolution des conditions locales.

Comment travailler ensemble

  1. Tirer parti des connaissances et des priorités locales pour une action plus efficace en codéterminant les objectifs stratégiques avec les acteurs locaux, y compris les communautés marginalisées et les bénéficiaires.
  2. Soutenir le développement institutionnel des organisations féministes par le renforcement des capacités et le transfert de connaissances.
  3. Naviguer dans la tension entre l’établissement de relations de confiance, de coopération et de long terme et le maintien ou l’élargissement de l’accès à de nouveaux acteurs.

Les membres de l'Alliance MenEngage partagent leurs expériences en matière d'organisation féministe.

Plusieurs membres de l’Alliance MenEngage ont été interviewés pour le rapport, partageant leurs expériences en tant que membres et leurs modes de fonctionnement, ainsi que leurs propres efforts de construction de la paix. Les membres consultés sont

  • ABAAD, Liban
  • Foundation for Innovative Social Development (FISD), Sri Lanka
  • Centre de ressources pour les hommes du Rwanda (RWAMREC), Rwanda
  • Association des hommes pour l’égalité des sexes, Sierra Leone
  • Réseau des hommes du Congo (COMEN), le réseau national de MenEngage en République démocratique du Congo (RDC).

Joni van de Sand, codirectrice de l’Alliance MenEngage, a déclaré :

« En tant que réseau mondial, nous cherchons à nous mobiliser en faveur de la lutte féministe commune, notamment par la création de mouvements, le renforcement des capacités et le plaidoyer politique avec nos membres dans le monde entier ». Nous nous efforçons d’adopter une approche décentralisée à cet égard, en renforçant le leadership local et en soutenant les interventions conçues et mises en œuvre au niveau local. Si l’objectif du rapport porte sur le financement féministe de la consolidation de la paix, les exemples qu’il présente offrent des perspectives précieuses et pratiques à tous les gouvernements qui cherchent à mettre en œuvre des politiques féministes. Plus largement encore, les conclusions sont pertinentes pour toute personne travaillant à la promotion des droits de l’homme et de la justice sociale.