Se joindre à l’appel mondial en faveur d’un cessez-le-feu immédiat dans le conflit israélo-palestinien

Nous nous joignons aux voix des féministes – y compris en Palestine et en Israël – qui appellent à un cessez-le-feu immédiat, à la restitution des otages par le Hamas, à une aide humanitaire urgente pour la population de Gaza et à des réparations à long terme en vue d’une paix durable et de la fin des cycles intergénérationnels de la violence.

En tant qu’alliance œuvrant à la transformation des masculinités patriarcales, nous refusons d’accepter un système géopolitique qui privilégie le militarisme, la violence et la guerre. La guerre n’est pas inévitable. Elle fait partie d’une logique patriarcale qui valorise l’agression, l’occupation et la domination. Ces normes militaristes dominantes sont soutenues par des économies de guerre fondées sur l’exploitation et par un puissant complexe militaro-industriel.

Nous soutenons l’agenda des femmes, de la paix et de la sécurité et l’agenda féministe pour le changement des systèmes qui appellent à un besoin urgent de s’attaquer aux causes profondes de la violence, du militarisme et des conflits dans le monde d’aujourd’hui, y compris en Ukraine, en Syrie, au Yémen, en Afghanistan, au Soudan et dans bien d’autres endroits du monde. Les racines coloniales historiques de ces conflits sont toutes interconnectées, et aucune ne doit être oubliée. Nous sommes solidaires des efforts déployés par les différents mouvements en faveur d’une approche durable, fondée sur les droits de l’homme, pour mettre fin aux guerres et aux inégalités actuelles et futures, et pour promouvoir une paix féministe.

Nous partageons les paroles de Maria Al Abdeh, directrice exécutive de Women Now For Development (WND) en Syrie, qui s’est exprimée récemment lors de la conférence sur la politique étrangère féministe aux Pays-Bas :

« Les anciennes solutions masculines et fortement militarisées aux conflits et à la violence ne nous ont menés nulle part. Elles n’ont profité à personne, si ce n’est au commerce et à l’industrie de l’armement. Il est vraiment temps de réfléchir dans une optique féministe. En tant que femmes, nous avons compris depuis longtemps que la violence est un continuum et nous devons l’analyser sous cet angle. Nous devons nous attaquer aux causes profondes de la violence pour pouvoir la résoudre. Nous devons comprendre et admettre que l’occupation est une forme de violence. Si nous voulons vraiment adopter une politique étrangère féministe, nous devons prendre position et soutenir les civils. Nous ne pouvons pas accepter le meurtre et le massacre d’enfants. Nous ne pouvons pas nous abstenir de voter une résolution en faveur de la paix ».

Jusqu’à présent, le leadership de la communauté internationale a été tout à fait insuffisant, en particulier de la part de ceux qui occupent des positions de pouvoir et d’influence susceptibles de modifier cette dynamique. L’acceptation politique des réponses armées violentes aux conflits doit être considérée pour ce qu’elle est : un manque flagrant de leadership, un manquement aux engagements internationaux en faveur de la paix et un manquement tragique des dirigeants et des institutions à se soucier du bien-être et de la sécurité des personnes qu’ils dirigent et qu’ils servent. Alors que des milliers de personnes ont perdu la vie en Palestine/Gaza et en Israël – et dans toutes les guerres du monde – nous appelons tous les gouvernements à prendre des mesures audacieuses et à s’engager plus fermement à résoudre la crise.

Nous dénonçons les puissants États militarisés, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et de nombreux membres de l’Union européenne, pour leur complicité – et leur incapacité abjecte à condamner les meurtres et la violence qui ont lieu en ce moment même à Gaza. Nous soulignons qu’une politique étrangère et intérieure féministe digne de ce nom ne devrait pas hésiter à condamner les atrocités, quelles que soient les alliances géopolitiques.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a démontré qu’il n’est pas actuellement équipé pour soutenir la paix, les quelques États membres disposant de sièges permanents au Conseil de sécurité qui soutiennent l’utilisation d’une force aveugle l’emportant sur les voix de la majorité démocratique de la communauté multilatérale mondiale.

Les dirigeants individuels, les États-nations, les institutions et les entreprises impliqués dans des actes de violence intentionnelle et extrême et des atrocités, et qui en sont responsables, doivent rendre des comptes. En tant qu’alliance travaillant avec des hommes et des garçons pour la justice sociale, climatique et de genre, nous appelons les hommes en position de pouvoir et d’influence – dans les gouvernements, les institutions militaires, l’industrie de l’armement et les industries financières qui les soutiennent – à rendre des comptes pour leur perpétration de l’occupation, de la guerre et de la violence.

Un avenir de paix féministe est possible. Pour cela, nous devons nous doter, ainsi que nos sociétés et nos systèmes politiques, d’outils, de processus et de systèmes intentionnellement pacifiques pour résoudre les conflits géopolitiques. Un engagement significatif en faveur des droits de l’homme, du dialogue, du compromis et de la coopération, tout en reconnaissant et en assumant la responsabilité des injustices qui nous entourent, est la seule façon d’aller de l’avant.

Nous exhortons tous les hommes et les garçons à choisir la paix et à s’associer aux revendications féministes pour mettre fin à la violence et au militarisme. Nous devons travailler ensemble pour créer un monde plus juste et plus équitable pour tous, où chacun peut vivre à l’abri des traumatismes et de la violence.

Nous renvoyons aux déclarations ci-dessous de féministes et d’autres alliés clés.

• • Groupe de travail féministe MENA au sein de la circonscription « Femmes et genre » : Déclaration sur la fin de l’occupation, de l’apartheid et du génocide en Palestine En tant que féministes du Moyen-Orient
  • Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté