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Une réunion de haut niveau avec la commission parlementaire de la santé aborde l'avenir de la riposte au VIH en Ouganda.

High level meeting with Parliamentary Health Committee addresses future of Ugandas HIV Response
Publié le
15 avr. 2025
Publié par
Afrique
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3 minutes
Type de ressource
Histoire

Le 11 février 2025, la Straight Talk Foundation, en sa qualité de secrétariat national du réseau MenEngage Ouganda, s’est jointe à la Commission ougandaise de lutte contre le sida, à l’ONUSIDA et à 19 autres organisations de la société civile pour participer à une réunion de haut niveau avec la commission parlementaire ougandaise sur la santé. L’objectif de cette réunion était de présenter une note d’orientation intitulée « Note d’orientation sur les décrets du président des États-Unis d’Amérique et leurs effets sur la riposte nationale au VIH en Ouganda ».

Principaux domaines d’intervention de la note d’orientation

La note d’orientation a souligné les implications des récents décrets présidentiels américains sur la riposte au VIH en Ouganda, en particulier sur l’initiative présidentielle Fast-Track lancée en 2017 pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. Les cinq piliers de la PFTI sont les suivants :

  1. Impliquer les hommes dans la prévention du VIH, en particulier pour protéger les adolescentes et les jeunes femmes.
  2. Accélérer la stratégie de dépistage et de traitement et atteindre les objectifs 95 – 95.
  3. Éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant.
  4. Garantir la viabilité financière de la riposte au VIH.
  5. Renforcer l’efficacité institutionnelle grâce à des efforts multisectoriels coordonnés.

Le rapport JAR 2024 montre que 92 % des 1,49 million de personnes vivant avec le VIH ont été testées et connaissent leur statut, 90 % d’entre elles reçoivent un traitement antirétroviral et, parmi celles qui suivent un traitement, 94 ont une charge virale indétectable.

Malgré les progrès considérables réalisés par l’Ouganda, l’épidémie de VIH reste généralisée et grave. Sur 100 personnes vivant avec le VIH dans le monde, 4 se trouvent en Ouganda, sachant que ce pays, avec une population de 46 millions d’habitants, compte 3,8 % des 39 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde. Compte tenu de ce qui précède, l’objectif général de la présentation d’une note d’orientation était de fournir une analyse des décrets présidentiels et de leurs implications sur la riposte nationale au VIH, et de solliciter le soutien du Parlement pour obtenir des ressources supplémentaires pour la riposte au VIH.

Au cours des discussions avec la commission parlementaire sur la santé, plusieurs recommandations ont été formulées pour faire face à l’impact potentiel du décret américain sur la riposte au VIH en Ouganda. L’une des principales propositions consistait à augmenter la part du budget national allouée aux produits liés au VIH. Le Parlement, en collaboration avec le ministère des Finances, de la Planification et du Développement économique, a été invité à donner la priorité aux services liés au VIH en allouant 300 milliards de shillings ougandais supplémentaires pour couvrir les médicaments essentiels, les fournitures de laboratoire et d’autres ressources précédemment fournies par le PEPFAR. Ce financement viendrait compléter l’engagement existant d’une augmentation annuelle de 50 milliards de shillings. À long terme, cette augmentation permettrait de couvrir l’intégralité du coût des traitements antirétroviraux et d’autres produits essentiels, ce qui permettrait aux partenaires de se concentrer sur des mesures de soutien complémentaires telles que la formation, la protection sociale, la supervision et l’assistance technique.

En outré, la nécessité de renforcer et de restructurer les allocations budgétaires consacrées à la lutte contre le VIH a été soulignée. Si l’allocation actuelle de 0,1 % semble prometteuse, son efficacité a été compromise par un financement insuffisant et un mauvais respect des directives. Il a été proposé de porter cette allocation à 0,5 %, ce qui pourrait générer 200 milliards de shillings ougandais supplémentaires pour combler les lacunes laissées par un retrait immédiat du soutien du PEPFAR. Le maintien d’un ensemble minimal mais efficace de services de prévention, de soins et de traitement du VIH est essentiel pour atteindre l’objectif national visant à éliminer le sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. Les domaines prioritaires pour le financement comprennent le rétablissement de la surveillance de la charge virale grâce au système en étoile, le rétablissement des services de prévention essentiels pour identifier et traiter les nouvelles infections, l’élargissement des services de conseil psychosocial pour relever les défis liés à l’observance et la garantie d’un soutien logistique pour la fourniture de produits de lutte contre le VIH aux établissements privés à but non lucratif.

Enfin, il a été demandé à l’Ouganda d’accélérer l’élaboration d’une feuille de route pour la viabilité de la lutte contre le VIH. Cette feuille de route fournirait un cadre stratégique pour guider la transition du pays d’une réponse d’urgence dépendante des donateurs vers un programme de lutte contre le VIH durable, dirigé par le gouvernement, intégré au système national de soins de santé primaires et soutenu par les structures gouvernementales et communautaires.

Les parties prenantes ont souligné que la riposte au VIH en Ouganda dépendait fortement des donateurs. Les nouveaux décrets compromettent la transition vers un modèle autonome. Il est donc plus que jamais essentiel que le gouvernement ougandais prenne pleinement la direction des opérations pour maintenir et renforcer les services de lutte contre le VIH afin de protéger les acquis et d’atteindre l’objectif de mettre fin au sida d’ici 2030.

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