Déclaration de Delhi et appel à l’action

Plus de 1 200 personnes se sont réunies à Delhi, en Inde, en 2014 pour le plus grand rassemblement à ce jour de MenEngage Alliance. Le 2e symposium mondial MenEngage s’est avéré être une étape importante pour nos réseaux. Il a permis d’établir un point de référence et des voies à suivre pour le travail de transformation du genre avec les garçons et les hommes.

Le symposium a abouti à la Déclaration de Delhi et à l’Appel à l’action. Il s’agit d’un fondement de nombreuses valeurs et principes considérés comme essentiels aux initiatives visant à impliquer les hommes et les garçons dans l’égalité des sexes, les droits LGBTQI et la justice sociale pour tous.

Qui trouvera cette ressource utile ?

La Déclaration et l’Appel à l’action de Delhi constituent une base solide d’engagements et de valeurs pour quiconque cherche à agir en solidarité avec les mouvements de femmes, LGBTQI et autres mouvements de justice sociale.

Elle offre des conseils utiles pour développer des approches « hommes et masculinités » qui ajoutent de la valeur à d’autres stratégies en faveur des droits des femmes, de la santé et des droits sexuels et reproductifs (DSSR), du VIH/sida, des soins non rémunérés et de la paternité, de la non-violence et de la paix, des droits LGBTQI et de nombreuses autres questions de justice sociale.

Plus d'informations

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Vous trouverez ci-dessous la Déclaration de Delhi et l’Appel à l’action en anglais. Il est possible de le télécharger en 12 langues.

Déclaration de Delhi et Appel pour Passer à l'Áction

Nous vivons dans un monde présentant de profondes inégalités et des relations de pouvoir inégalitaires, un monde dans lequel les normes rigides et les valeurs concernant la manière dont les personnes doivent se comporter alimentent et exacerbent les injustices. Nous devons changer cela. C’est pourquoi plus de 1200 militants et professionnels en provenance de 94 pays et issus de différents types d’organisations se sont réunis dans le cadre du Deuxième symposium mondial de MenEngage à Nouvelle Delhi, Inde, du 10 au 13 novembre 2014.

L’égalité des genres est une composante essentielle des droits humains, comme les soutiennent d’ailleurs les normes internationales, dont la Déclaration universelle des droits de la personne, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention internationale des Droits de l’Enfant. Nous réitérons notre engagement à œuvrer à l’implantation du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (1994), la Déclaration et le Programme d’action de Beijing (1995), la Commission de la condition de la femme des Nations-Unies à sa 48e session en 2004, ainsi que toute les autres ententes pertinentes. Nous réaffirmons notre engagement à l’implantation des Appels à l’action de Rio et Johannesburg (2009) lancés par MenEngage. Nous attendons avec impatience les ententes futures comprenant des actions au-delà de 2015 et qui continuent de soutenir l’engagement des garçons et des hommes comme efforts clés pour assurer l’égalité des genres et la justice reliée au genre pour tous et toutes.

Ce symposium reflète toute la complexité et la diversité des enjeux concernant la justice reliée au genre. Il nous met au défi de réfléchir, de penser stratégiquement, d’aller au-delà des frontières socialement construites et de renforcer nos partenariats. Il y a des lacunes. Comme suite à cet évènement historique, à cet engagement partagé et à cet Appel à l’action, nous tenons à affirmer nos préoccupations qui suivent:

1. Le patriarcat et l’injustice reliée au genre demeurent des caractéristiques définissant les sociétés autour du monde, avec des effets dévastateurs sur la vie quotidienne de tout le monde. Peu importe qui nous sommes, et peu importe où nous sommes dans le monde, ces forces font que nos relations sont moins nourrissantes, moins saines et moins sécures. Dès le plus jeune âge, elles produisent la souffrance, la violence, la maladie, la haine et la mort au sein de nos familles et de nos communautés. Elles nous dépouillent de nos droits humains fondamentaux et nuisent à notre capacité de vivre une vie remplie d’amour, de dignité, d’intimité et de respect mutuel. Elles nuisent également au développement de nos économies et empêchent la société entière de prospérer. Ce sont les sources de plusieurs barrières au développement durable partout dans le monde. Nous avons un besoin urgent de vaincre ces importantes menaces au bien-être humain.
2. Le patriarcat affecte tout le monde, mais de différentes manières.. Les femmes et les filles continuent d’affronter, de manière significative, une injustice liée au genre et la violation de leurs droits humains à de très hauts degrés, voire disproportionnés. Les hommes et les garçons sont à la fois privilégiés et affectés par le patriarcat mais sont rarement conscients de ce fait. Les hommes et les garçons sont aussi des êtres genrés. L’égalité des genres apporte des bénéfices aux femmes, aux hommes et aux autres genres. Nous avons un besoin urgent de reconnaitre que les inégalités des genres sont inacceptables peu importe qui en est affecté.
3. Nous construisons à partir d’un héritage précieux. Nous devons notre conscience des injustices reliées au genre, nos efforts pour promouvoir l’égalité, et l’existence de ce Symposium lui-même, au courage des pionniers et à la vision des féministes et des mouvements de revendication des droits des femmes. Nous allons dans le même sens que le travail effectué par les organisations de revendication des droits des femmes et nous reconnaissons toutes leurs réussites en matière de transformation des structures qui maintiennent le patriarcat qu’elles soient sociales, culturelles, légales, financières ou politiques. Gardant à l’esprit ce contexte historique, nous devons continuer notre travail avec les homes et les garçons vers l’égalité des genres en se basant sur les principes, organisations et mouvements féministes et des droits humains, et cela dans un esprit de solidarité.
4. Nous croyons dans une approche inclusive pour obtenir une justice en matière de genre. Nous sommes des hommes, des femmes des transgenres appelant tout le monde à participer à ce mouvement de justice liée au genre. Même si cela constitue une partie essentielle de ces efforts, engager les hommes et les garçons a souvent été négligé. Nous cherchons à rendre visible les manières les plus efficaces que les hommes et les garçons peuvent contribuer à l’égalité entre les genres, sans pour autant qu’ils soient utilisés de manière instrumentale.
5. Le pouvoir patriarcal, exprimé à travers les masculinités dominantes, est parmi les forces majeures qui mènent aux injustices structurelles et à l’exploitation. Nous sommes particulièrement concernés par les nombreuses manifestations du militarisme et de la mondialisation néolibérale par exemple : la guerre, la prolifération des armes, les inégalités économiques tant au niveau mondial qu’au niveau local, les manifestations violentes des fondamentalismes politiques et religieux, la violence d’état, la violence envers la société civile, le trafic humain et la destruction des ressources naturelles. Nous avons un besoin urgent de montrer le lien entre le patriarcat et l’exploitation des peuples et de l’environnement, et d’aider les garçons et les hommes à changer leur comportement de “pouvoir sur” à “pouvoir avec”.
6. Les inégalités des genres sont reliées aux autres formes d’inégalités qu’elles soient basées sur la race, l’âge, la classe, la caste, l’ethnicité, la nationalité, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, la religion, les capacités et les autres facteurs. Nous valorisons la diversité de notre monde et on ne peut continuer à envisager ces injustices intersectionnelles de manière isolée. Nous nous engageons à promouvoir l’inclusion sociale et économique à travers la pleine participation, des partenariats solides et des actions communes des mouvements de justice sociale.
7. Il est essential que chacun de nous vivent ces valeurs de justice reliée au genre. Cela requiert que les homes et les garçons en particulier réfléchissent de manière critique sur leur pouvoir et leurs privilèges et développent leurs visions personnelles d’être des hommes et des garçons engagés dans cette valeur de justice sociale. Cela requiert aussi que chacun de nous base son travail sur des convictions personnelles et politiques profondes. Peu importe le temps ou l’endroit, lorsque l’un de nous dit ou agit différemment de ces valeurs fondamentales, cela mine notre cause. Nous devons parler, en public comme en privé, quand nous voyons quelqu’un agir de manière injuste; demeurer un témoin silencieux d’un acte injuste signifie être complice de cet acte. Nos croyances, comportements, relations et structures organisationnelles doivent refléter ceux que nous voulons voir dans le monde. Pour ce faire, nous devons nous rendre redevables, et cela est vrai également pour nos amis, parents et collègues et alliés.
8. L’investissement dans l’engagement des hommes et des garçons dans le travail en matière de justice de genre rend ce travail plus compréhensible. Cela ne doit pas nous détourner des investissements à faire dans les autres stratégies efficaces, particulièrement celles menées par les organisations de défense des droits des femmes. Nous rejetons les tentatives d’affaiblir nos alliances ou de mettre en compétition l’une contre l’autre des approches complémentaires de travail pour la justice liée au genre. Nous représentons différentes organisations et poursuivons des approches multiples complémentaires. Nous sommes solidaires les uns avec les autres et nous nous engageons à renforcer notre vision commune du travail à faire concernant la justice liée au genre. Nous appelons les décideurs et les donateurs à augmenter considérablement les ressources disponibles pour tout le travail en matière de justice liée au genre et à inclure des stratégies efficaces de justice de genre dans tous les programmes de développement.
9. Les priorités pour les politiques et les actions spécifiques à mettre en place pour engager les homes et les garçons dans le travail pour la justice de genre incluent: la violence basée sur le genre, la violence envers les femmes, la violence envers les filles, les garçons et les enfants transgenres, la violence parmi les hommes et les garçons, la violence dans les conflits armés, la violence envers les défenseurs des droits humains, la paternité et les soins des enfants, l’économie politique globale et le genre, la santé sexuelle et reproductive et les droits en cette matière, les droits liés à la diversité sexuelle et de genre (LGBTIQ); les vulnérabilités de genre et les besoins de santé des hommes et des garçons, l’exploitation sexuelle, le VIH et le sida, la jeunesse et les adolescents, le secteur de l’éducation, le travail avec les leaders religieux et autres, le développement durable et l’environnement, et le renforcement de la recherche pour obtenir des données probantes.
10. L’ordre-du-jour pour le développement d’après 2015 doit intégrer une approche des droits humains et de transformation des relations inégales de pouvoir. Nous croyons que l’accomplissement d’une justice de genre requiert l’engagement des hommes et des garçons pour le bénéfice des femmes et des filles, des hommes et des garçons eux-mêmes, et des personnes de toutes les identités de genre et les orientation sexuelles. Pour un monde qui soit juste, sécuritaire et durable. Nous revendiquons que tous les militants, les organisations de la société civile, les partenaires du secteur privé, les agences gouvernementales et des NationsUnies s’impliquent activement dans la promotion de ces principes et s’assurent que l’ordre-du-jour du nouveau développement international soit juste et inclusif.

Appel à l'Áction de Delhi

Exemples de comment aborder les lacunes

Porter le travail auprès des hommes et des garçons du niveau de projet ou de programme à celui des institutions et des politiques

Le personnel est politique et vice-versa. Accélérer le changement, passer du personnel au structurel, requiert d’atteindre un plus grand nombre de garçons et d’hommes. Nous devons mettre en place des systèmes qui feront en sorte que les individus et les institutions soient redevables en matière d’égalité de genre. Nous devons changer les systèmes et les institutions, incluant le gouvernement, l’école, la famille, le secteur de la santé et le milieu du travail, parce qu’ils jouent un rôle critique dans la création et le maintien des normes de genre et ils ont la possibilité de rejoindre un grand nombre d’individus.

Nous appelons à réexaminer les systèmes et les institutions, dont l’éducation et la formation, les politiques et les comportements dans les milieux de travail, les législations, la gestion des espaces publics, la manière dont opèrent les institutions basées sur la foi et les normes sociales qui prévalent actuellement.

Les politiques et les réformes légales peuvent davantage institutionnaliser les relations de genre plus équitables à la maison, au bureau, à l’usine ou au champ, au gouvernement et sur la rue. Ainsi, nous devons:

• Développer, implanter et surveiller les politiques mises en place par les états pour engager les hommes et les garçons dans le travail en matière d’égalité entre les genres.
• Faire progresser activement les politiques institutionnelles et gouvernementales pour qu’elles abordent les déterminants sociaux et structurels des inégalités de genre, notamment par le travail de défense de droits.
• Former le personnel pour l’implantation de ces politiques.
• Élaborer des campagnes de sensibilisation du public pour transformer les perceptions que les hommes et les garçons ont des rôles sociaux de genre.

Promouvoir une socialisation équitable en matière du genre

Nous sommes profondément concernés par la socialisation de genre des garçons et des filles qui commence à un très jeune âge et limite leur plein potentiel de même que la réalisation de leurs pleins droits. Nous croyons fortement que tous les parents –les pères en particulier – doivent démontrer de la sensibilité, de même qu’un comportement juste et équitable, particulièrement envers les garçons, en commençant à la maison et à l’école.

Aller vers les garçons, surtout lors de leurs stades critiques de développement, va contribuer à réaliser une nouvelle génération d’hommes manifestant plus de comportements positifs envers les femmes, les enfants, les hommes et les transgenres. Il est vital de sensibiliser et d’impliquer les garçons et les filles dès leur tendre enfance et de continuer de les impliquer à l’adolescence, les préparant ainsi à devenir des adultes soignants, équitables et sensibles aux dimensions de genre.

Exemples de domaines spécifiques de politiques et d’actions pour engager les garçons et les hommes en matière de justice liée au genre:

• Développer le pouvoir d’agir des enfants et des jeunes personnes en matière de développement et de partage de comportements transformatifs qui arrêtent le cycle de la violence et les mobiliser comme agents de changement.
• Développer l’éducation à une sexualité compréhensive et la prévention primaire de la violence basée sur le genre comme partie intégrante des curricula scolaires, incluant les droits humains, l’égalité de genre de même que les droits en matière de santé sexuelle et reproductives.
• Créer des curricula qui défient les stéréotypes de genre et encouragent la pensée critique.
• Former les enseignants et les administrateurs pour mettre en place des environnements d’apprentissage sensibles aux dimensions de genre.
• Utiliser des stratégies basées sur les cycles de vie et l’écologie sociale dès la tendre enfance et jusqu’à l’adolescence préparant les jeunes à devenir des adultes soignants, équitables et sensibles aux dimensions de genre.

Engager les garçons et les hommes dans la prévention de la violence basée sur le genre (VBG)

Ce sont les hommes et les garçons qui commettent la majorité des actes de violence basée sur le genre, même s’ils en sont eux-mêmes aussi victimes. Ils sont socialisés à des normes de genre rigides qui leur dictent de répondre aux conflits par la violence et de dominer leurs partenaires. Ainsi, les hommes et les garçons sont à la fois victimes de violence et agresseurs. Un facteur important qui contribue à ce que les hommes perpétuent la VBG est le fait qu’ils ont grandi en subissant eux-mêmes de la violence ou en étant témoins de VBG. Il est essentiel de travailler avec les garçons et les hommes pour transformer ces normes sociales qui perpétuent la VBG, pour corriger les effets de la violence que les garçons subissent ou sont témoins, incluant une compréhension des causes profondes des inégalités de genre, comme des relations de pouvoir inégales, des pratiques et des stéréotypes qui perpétuent la discrimination envers les femmes et les filles, les minorités sexuelles et les personnes qui ne se conforment pas aux normes de genre, et la promotion de modèles alternatifs pour les garçons.

Exemples de domaines spécifiques de politiques et d’actions pour engager les garçons et les hommes en matière de justice liée au genre:

• Engager les hommes et garçons à devenir plus équitables dans leurs vies personnelles et à rejeter toutes les formes de violence dont la violence conjugale et les pratiques blessantes comme le mariage des enfants, le mariage forcé, la sélection des enfants basée sur le sexe et la mutilation génitale féminine.
• Encourager les hommes et les garçons à questionner les inégalités structurelles et celles qui sont les plus perverses.
• Faire la promotion de politiques qui intègrent la prévention primaire auprès aux hommes et aux garçons pour contrer la VBG.
• Développer des politiques qui engagent les hommes et les garçons à mettre en place des espaces exempts de violence pour les filles et les femmes.
• Élaborer des programmes pour les hommes ayant des comportements violents qui sont intégrés au secteur judiciaire et à la défense des droits des victimes; implanter des politiques de contrôle des armes; et procurer du soutien légal, financier et psychosocial aux survivants et aux témoins de violence.

Engager les hommes comme pères et soignants, prenant une responsabilité égale pour le travail de soin non rémunéré

Les données démontent que, quand les pères sont impliqués avec leurs enfants dès le très jeune âge, incluant la période prénatale, il y a plus de chance qu’ils demeurent connectés à leurs enfants tout au long de leurs vies. Comme les femmes et les filles accordent de deux à 10 fois plus de temps aux tâches de soins que les hommes et les garçons, il y a un besoin d’arriver à une égalité entière dans la participation des garçons et des hommes aux tâches domestiques et de soins et dans la participation des femmes au travail rémunéré avec un salaire égal. Cela ne peut se faire que par un partage complet des tâches liées aux soins des enfants.

Exemples de domaines spécifiques de politiques et d’actions pour engager les garçons et les hommes en matière de justice liée au genre:

• Procurer des services publics, des infrastructures et des politiques de protection sociale, qui favorisent la promotion du partage des responsabilités au sein du ménage et de la famille.
• Réduire et redistribuer le travail de soins non rémunéré, pour permettre aux femmes en particulier d’avoir plus de temps pour d’autres activités comme prendre soin d’elles-mêmes, l’éducation, la participation sur le plan politique et le travail rémunéré; et redistribuer le travail de soins des ménages plus pauvres vers l’état en finançant, en réglementant et en procurant des services de soin.
• Promouvoir un partage égal du travail de soin non rémunéré entre les hommes et les femmes afin de réduire la disproportion de temps investi par les filles et les femmes dans le travail de soin non rémunéré et afin de changer les attitudes qui renforcent la division genrée du travail.
• Promouvoir les politiques progressives de congé de paternité.
• Implanter des campagnes publiques de conscientisation et d’éducation pour transformer les perceptions des hommes quant aux rôles associés aux soins.
• Supporter publiquement les cours de préparation à la paternité et les campagnes qui mettent l’accent sur les rôles des hommes dans la vie de leurs enfants, qui parlent des sentiments vécus par des pères qui rapportent ne pas avoir été adéquatement préparés à donner des soins, et qui aident les hommes à percevoir les bénéfices d’une plus grande participation.

Engager les hommes comme étant des partenaires soutenants, des clients et des agents positifs de changement en matière de santé sexuelle et reproductive et de droits (SSRD)

À travers le monde, la SSRD est largement considérée comme étant la seule responsabilité des femmes alors que plusieurs hommes continuent de négliger leurs besoins, ceux de leurs partenaires et de leurs familles, de même que leurs responsabilités en matière de SSRD. La plus faible utilisation par les hommes des services en SSR, comme les tests de dépistage du VIH et son traitement, est le résultat à la fois des normes rigides de genre et de barrières structurelles comme les cliniques qui sont mal préparées à aborder les enjeux de santé spécifiques aux hommes. Comme résultat, non seulement les femmes et les filles doivent porter seules le fardeau de leur SSRD et celle de leurs familles, mais le manque d’implication des hommes comporte un poids non nécessaire et dispendieux sur les systèmes de santé. Des interventions réalisées auprès des hommes et des garçons en matière de SSRD ont démontré qu’elles pouvaient accroitre efficacement l’utilisation des services par les hommes, aussi bien que le respect et le soutien qu’ils apportent à la SSRD de leurs partenaires, ce qui en retour améliore la santé des femmes et des enfants et des hommes eux-mêmes.

Exemples de domaines spécifiques de politiques et d’actions pour engager les garçons et les hommes en matière de justice liée au genre:

• Promouvoir et rendre accessibles pour les femmes les services en matière de santé sexuelle et reproductive et de droits.
• Engager les hommes et les garçons dans la transformation des normes rigides qui orientent les résultats en matière de santé sexuelle et reproductive et les habiliter à chercher l’information et les services concernant leurs besoins en matière de santé sexuelle et reproductive.
• Procurer une éducation compréhensive de la sexualité qui fait la promotion d’une réflexion critique sur les normes de genre, les relations saines, les inégalités de pouvoir.
• Promouvoir le partage des responsabilités par les hommes et les garçons en matière de respect des droits et des comportements sexuels à adopter.
• Étendre la disponibilité et l’usage de méthodes contraceptives masculines et de prévention des ITSS.
• Mettre en place et utiliser des espaces pour les hommes pour qu’ils puissent prendre leurs responsabilités dans les services prénataux et de santé infantile.